FIN DE CETTE ÉTOURDISSANTE

PREMIÈRE PARTIE

(en anglais : END OF THIS FIRST PART)

l'Hénorme, en cours de quinte et de tierce, mais j'ai chopé j' sais pas quelle vérolerie qui m'est chutée sur les soufflets pendant que j* faisais une bonne manière à la serveuse du Tourloubar. Ma mère m' disait qu'on s'enrhume par les pieds, en ce dont il me concerne, faut croire que c'est plutôt par les noix. Je m'ai payé cette gosserie dans l'arrière-cour aux poubelles et y soufflait un courant d'air chiement perfide. Vous savez ce qu' c'est quand on calce debout? On y va à l'effort musculaire. Y'a tout qui participe et à la fin de la séance, tu t* retrouves plus en sueur qu'un quart de Brie qui vient de se payer un bain de soleil.

Laisse-nous! aboyé-je.

Il me défrime d'un œil candide de bon chien qu'on expulse du salon parce qu'il a les pattes mouillées et se retire, non sans émettre ce pet bref mais sonore qui lui tient lieu d'indicatif.

Monsieur Alexis Lophone me consent une œillade interrogative.

Un être fruste, eommenté-jet mais particu
lièrement efficace.

Malgré ce certificat satisfaisant» le melon murmure :

Vous êtes bien monsieur San-Antonio?

Sans la moindre erreur possible» eonfirmé—je» puis-je vous proposer un doigt de whisky» monsieur Lophone?

Je ne bois que de l'eau, m'assure le melon.
« Comme tous les melons », songé-je.

Mon vis-à-vis insiste :

— Vous apparteniez bien naguère à la police

2

A ma droite. Béni.*,

« Elle » ronfle.

A ma gauche, un bonhomme huileux, levantin, qui frotte le dos de sa main contre ma cuisse.

Je le regarde, il me sourit avec vingt-huit dents blanches, trois dents en or. et une dent gâtée qui ressemble au bleu du fromage bleu. Cette particule de pourriture suffit à me le rendre horrible. J'oublie ses soixante-quinze kilogrammes d'individu normal pour ne penser qu'à quelques milligrammes de carie. Il me dégoûte. Je voudrais lui bourrer le pif d'un monstre taquet. Mais la prudence...

Le v'Ià qui accentue sa pression contre ma robe imprimée. Il guide mon regard, avec le sien, jusqu'à sa braguette tendue. Le chou, il veut me montrer comme il trique bien à mon côté! S'il savait que j'en ai autant (au moins) à son service.

Il bat des cils. De très beaux cils pour séducteur de bonniche-bretonne-descendant-du-train-à-la-gare-Montparnasse.

— Vous êtes française, jolie madame? me demande-t-il dans un français qui s'est trop attardé au soleil.

Son sourire devient une tranche de noix de coco dans laquelle on a planté la perle grise de sa carie.

/ Je me penche sur lui. II en transpire d'émotion. 'Sa godanche augmente.

Alors, moi. à voix basse, menue, mutine :

~ Fais pas chier, sale con!

Sa main s'envole de ma cuisse, telle une

entrepris de prodiguer à l'exigeante Inès des marques d'intérêt capables de me valoir son estime, sinon de forcer son admiration.

Mais tout en prenant langue avec cette dévorante personne, ma foutue pensée dérapait.

Me ramenait à la veille...

Et voilà, voici..,

FLASH BACK (extrêmement attrayant)

Il est quatre heures de l'après-midi.

Passé de quelques misérables minutes, pour être précis, et pourquoi ne le serais-je pas, puisque ça ne coûte pas plus cher?

Je lis un important bulletin de police scientifique, dans quoi ça cause des taches de foutre de zouave dans les culottes de masseurs et la manière de les interpréter. Tout bien. Passionnant. On ne s'instruit jamais assez.

A cet instant, y'a la porte qui s'ouvre sans avoir été frappée ; sur Bérurier, naturellement, tu penses, des manières pareilles c'est signé. Et le Gros m'annonce sans le moindre préambule :

— Y'a là un vieux melon qui voudrait te
causer.

—- Introduis-le I réponds-je.

— Facile, assure Béru en s'écarta nt.

Le vieux melon annoncé, qui attendait derrière le paravent de graisse, se présente. Gâté, le melon. Jaunasse. Mélanco. P't' être en plein chouf de la vésicule? Portant sa rosette comme un marié son oeillet. Gants de peau gris. Des lunettes

Certaines l'aiment chauve
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